IL BAT SA FEMME, L’INSULTE ET LA MENACE «POUR JOUER»
Murat Alp, mécanicien «occasionnel», devait répondre ce vendredi 14 mai de violences conjugales. Il nie avec véhémence. Né en Turquie en 1992, il a rencontré sa compagne voici trois ans. Il y a deux ans, une petite fille est née. «Je voulais qu’elle avorte. Elle a refusé», affirme Murat Alp. Selon sa compagne, très vite la violence s’est immiscée au sein du couple. Gifles, bousculades, insultes deviennent monnaie courante, «Une conception personnelle du droit des femmes», selon elle. Ce 12 mai, en soirée. La sœur de la victime reçoit de nombreux textos : «Il m’a tapée, il a voulu me jeter dehors en pyjama. J’attends pour partir avec ma fille et le chat», écrit l’infortunée épouse. La sœur prévient les gendarmes. Plus tard, elle recevra 3 jours d’ITT, (interruption temporaire de travail).
«Il disait que c’était de ma faute. Je le croyais.»
Durant son audition en gendarmerie, la victime confie ce qu’elle endure depuis février 2019. Cette année-là, elle revelait pour la première fois à une amie les violences dont elle était victime après un coup de poing reçu dans le ventre. Elle était enceinte. «Il disait que c’était de ma faute. Je le croyais.» Elle menace de le quitter : «Il me disait qu’il partirait avec notre fille en Turquie, qu’il lui raserait la tête, que je ne la reverrais plus». Aux gendarmes elle révèle d’autres violences, notamment lorsqu’elle refuse des relations sexuelles. Comme ce 11 mai : coups de pied, tentative d’étranglement…
A l’énoncé de ces faits, dans le box des prévenus, Alp s’agace.
– Pourquoi votre compagne l’a-t-elle dit aux gendarmes ? demande le président Batiste Bonnemort
– Si c’était vrai, pourquoi elle resterait ?
– C’est fréquent que les victimes reviennent vers leur agresseur, justifie le juge
– C’est ma femme. Il n’y a rien de méchant. Il faut respecter sa femme. On joue, on rigole…
– Et les relaxions sexuelles de la veille ?
– Non, c’est ramadan. Donc c’est interdit. J’ai voulu faire un câlin. Elle n’a pas voulu. Je l’ai poussée à sa place.
Il mime le geste, les mains qui poussent…vers le cou.
– Les coups de pied portés au ventre ?
– Je l’ai touchée, elle a mal compris, assure le prévenu
– Et en dehors du ramadan, vous frappez votre femme si elle refuse les relations sexuelles ?
– Jamais : c’est ma femme !
– Vous la traitez de grosse parfois ?
– C’est pour rigoler !, lâche-t-il spontanément
Silence
– Et quand vous dites que vous allez raser la tête de votre fille ?, veut savoir le magistrat
– C’est pour rigoler ! Pourquoi je ferais cela ?
«Je l’aime, mais je suis fatiguée»
La victime, elle, ne rit pas : «Quand les coups sont trop forts, je sais qu’il va avoir le dessus. Il veut des rapports sexuels dont je ne veux pas. J’ai honte quand je vais chez le gynécologue. Il faut qu’il se fasse soigner.» Maître Thibault Vandierendonck relève une confession fait par sa cliente : «Elle dit “Je l’aime, mais je suis fatiguée”. C’est un très bon résumé de cette relation.»
Marion Luna, procureure de la République, se dit marquée par l’image de la femme que renvoie le prévenu : «Il dit : “ma femme” comme il dirait “ma propriété» La procureure estime que les propos tenus par le prévenu sont inquiétants. Elle requiert une peine mixte «pour le sanctionner», de 12 mois de prison dont six avec sursis probatoire et l’obligation de soins psychologiques.
«Ce n’est pas quelqu’un de violent culturellement. Chez les Kurdes, on a le respect de la femme», affirme pour sa part maître Mouna Taoufik en partie en réponse aux allégations de “différences culturelles”. «J’ai l’impression d’avoir juste face à moi un gamin qui ne comprend pas.»
Le tribunal déclare Murat Alp coupable et le condamne à 12 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve de deux ans. Il lui est interdit d’entrer en contact avec la victime, de se rendre à son domicile. Il a l’obligation de soins psychologiques, et de suivre un stage de sensibilisation aux violences conjugales.

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