Jeune et engagé pour l’environnement : un cliché plus qu’une réalité !
Pour tenter de mieux comprendre ce grand écart entre représentations et réalités, l’Institut les Humains a mené une grande enquête qualitative auprès de jeunes de 18 à 25 ans durant un an*. Elle dresse le portrait d’une jeunesse très consumériste, peu encline à l’effort.
Les jeunes interrogés sont d’ailleurs tout à fait conscients de leur situation paradoxale face aux questions climatiques. Ils se savent écartelés entre une sensibilisation « ambiante » et l’écueil de sa superficialité, entre la masse d’informations disponibles sur les bouleversements subis par l’environnement et leur inappétence à la recherche et l’approfondissement de leurs connaissances.
Leur principale source d’information reste les réseaux sociaux où le rédactionnel a peu de place. L’image est reine et c’est par elle qu’ils expriment leurs points de concernement : « l’ours blanc tout seul sur son bout de glace à la dérive », « le bébé orang-outang qui te regarde avec ses petits yeux », « les vidéos des animaux d’élevage, horrible ! », « l’oiseau avec une bouteille en plastique coincée dans son cou », etc. Une médiatisation du sujet par l’image – au sens médiatique et de médiation – a l’avantage de capter l’attention, et ce, par un biais émotionnel, qui en renforce d’autant plus l’impact.
Toutefois, elle a le double inconvénient de rester superficielle, sans profondeur ni remise en contexte, et de se focaliser uniquement sur ce qui passe bien en visuel. Cela explique la surreprésentation des animaux « exotiques » ou des feux de forêts spectaculaires aux dépends d’autres sujets plus difficiles à représenter (émissions de CO2, ressources rares…).
Au-delà des réseaux sociaux, la médiatisation par l’image est également très présente via le cinéma, les séries et les jeux vidéo (Wall-e, the Cent, Snowpiercer, Metal Gear Solid…) qui mettent en scène un monde du futur souvent apocalyptique. Cette vision dystopique contribue à faire des enjeux climatiques un futur fictionnel et non une réalité possible, apte à activer un sentiment d’urgence.
En conséquence, les jeunes interrogés déclarent ne pas se reconnaitre dans le portait que les média dressent de leur génération, comme s’ils étaient « tous des Greta Thunberg », prêts à « sauver le monde ». Ils ne se sentent absolument pas investis d’un combat collectif pour l’avenir de la planète.
Ils font part de leur envie d’agir plutôt à titre personnel, tout en reconnaissant parfaitement leur passivité dans les faits, englués dans cette société de consommation qui sait très bien activer le levier du plaisir si important pour eux. Ainsi, les actions citées comme des efforts pour l’environnement concernent en premier lieu le champ de la consommation. Il n’y a quasiment aucune citation spontanée de gestes simples (tri sélectif, éteindre la lumière en quittant une pièce, ne pas jeter ses cigarettes par terre…) ou encore d’engagement personnel dans une association, un projet solidaire, un vote à une élection, etc. Agir pour l’environnement ne passe pas par un changement de comportement, d’usages ou un engagement personnel, mais par le « porte-monnaie ». Cela explique pourquoi le niveau de revenu est cité comme premier levier d’action environnementale par les jeunes.
Ce point de vue réducteur est révélateur de leur vision consumériste du monde qui les entoure et des problématiques environnementales qui vont avec. Si c’est la consommation qui pose problème, ce n’est donc pas moi qui suis en cause, je ne peux donc pas faire grand-chose, car je ne suis qu’acheteur. Ce raisonnement dédouane non seulement les jeunes de la nécessité d’agir, mais aussi de la culpabilisation de ne pas le faire, un levier d’engagement très fort chez leurs aînés. En conséquence, la faute et les actions correctrices sont l’apanage des coupables, à savoir les industriels (dans leur version visible : les marques), voire de façon plus marginale, les institutions (politiques, finance, collectivités, écoles, média…).

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