Journal en français facile 13/09/2022

Transcription

Anne Corpet : RFI, il est 22h à Paris, 20h en temps universel. Bienvenue dans le Journal en français facile présenté ce soir avec Zéphirin Kouadio, bonsoir Zéphirin.

Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Anne, bonsoir à toutes et à tous.

AC : Le cercueil de la reine Elizabeth II est arrivé au palais de Buckingham à Londres. Des centaines de milliers de Britanniques attendent de pouvoir lui rendre hommage. Nous retrouverons notre correspondante sur place dans un instant.

ZK : Des frappes russes massives ce mardi en Ukraine et sur plusieurs fronts. Moscou réagit à la contre-offensive fulgurante des troupes ukrainiennes. Kiev affirme avoir repris 6 000 kilomètres carrés de territoire.

AC : La Commission européenne doit présenter cette semaine ses mesures d'urgence pour faire face à la crise énergétique. Les 27 envisagent le plafonnement du prix du gaz importé de Russie. Mais vous l'entendrez, cette mesure ne fait pas l'unanimité.

ZK : Et puis du football, Anne. L'OM reçoit l'équipe de Frankfort sur son terrain à Marseille. Nous retrouverons Thomas de Saint Leger en direct du stade Vélodrome. 

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ZK : Cinq jours après le décès de la reine en Écosse, le cercueil d'Elizabeth II est arrivé au Palais de Buckingham.

AC : Toute la nuit dernière, les Écossais ont défilé devant la dépouille de leur souveraine dans la cathédrale d'Édimbourg pour se recueillir. Ce sera à partir de demain au tour des Londoniens, des centaines de milliers de personnes sont attendues. Mais ce soir, c'est le nouveau roi Charles III et son épouse Camilla, la reine consort, qui ont accueilli le cercueil au palais royal. Émeline Vin, vous êtes en direct de Londres, et le cortège funéraire est passé il y a moins d'une heure devant Marble Arch où vous vous trouviez.

Oui, le corbillard est passé sous les applaudissements des centaines de personnes qui se sont amassées le long des rues. L'intérieur du véhicule était éclairé, on a pu voir le cercueil, sous le drapeau royal et coiffé d'une couronne de fleurs blanches. Un moment très très émouvant, grand silence autour de Marble Arch. Autour de moi, tout le monde avait les larmes aux yeux puis s'est pris dans les bras. La dame à côté de moi voyant que j'étais seule m'a enlacée en me disant « ça doit être dur de vivre ça toute seule ». Pendant l'attente, les Britanniques et les touristes se sont regroupés par petits groupes pour suivre sur un téléphone la progression de l'avion qui transportait le cercueil. Le site a d'ailleurs crashé plusieurs fois. Ensuite, on a suivi la progression du cortège depuis la base aérienne de Northolt, à travers l'ouest londonien. Si les gens ont bravé la pluie pendant trois, quatre heures, c'est pour faire partie de ce moment d'histoire. Mais surtout pour dire merci à leur reine, merci et au revoir. Pour beaucoup, c'est la dernière occasion. Vous l’avez dit, demain, la dépouille d'Elizabeth II sera exposée en chapelle ardente. Mais beaucoup sont découragés d’avance par les 8 km et 20h de queue annoncée.

AC : Merci Émeline Vin, vous étiez en direct de Londres.

ZK : Dans l’actualité également, Anne, l’armée russe a annoncé, ce mardi, des « frappes massives » sur tous les fronts en Ukraine.

AC : Les bombardements russes ont fait 8 morts et 19 blessés en 24 heures dans les régions de Kharkiv au nord-est et de Donetsk dans l'est. Des frappes qui interviennent en réaction à la contre-offensive fulgurante des troupes ukrainiennes. Les forces de Kiev ont accumulé ces derniers jours une série de succès militaires. Elles disent avoir atteint la frontière russe et assurent avoir repris le contrôle de 6 000 Km² de territoire occupé par les Russes. Alors quelle est la stratégie mise en place par Kiev, éléments de réponse avec Franck Alexandre.

Les stratèges parlent d’opérations de déception. La contre-offensive ukrainienne était attendue au sud dans la région de Kherson, mais c'est à l'est à Kharkiv qu'ils ont frappé. Et l'effet de surprise a pleinement fonctionné. Grâce aux équipements fournis par les Occidentaux, les forces ukrainiennes sont parvenues à mettre en déroute l'armée russe et pourrait jusqu'à la mer d'Azov pousser son avantage, estime Dimitri Minic Chercheur à l'Ifri. « Compte tenu de l’état des organisations incroyables de l’armée russe, est-ce qu’ils vont essayer de couper le dispositif militaire russe en Ukraine à partir de la région de Zaporijia ? Une offensive qui pourrait rejoindre Marioupol effectivement. Il est encore trop tôt pour dire si c’est une victoire décisive. Pour l’instant, elle est impressionnante. Après, plus la Russie va se concentrer sur un territoire restreint, plus la résistance de l’armée russe sera importante. Pour l’instant, c’est vrai que c’est une victoire limitée. Pour qu’il y ait une victoire limitée, il faudrait qu'à Kherson aussi l’armée s’effondre. Mais pour l’instant l’armée russe ne s’est pas effondrée. » L'État-Major russe dit avoir donné l'ordre à ses troupes de se redéployer dans la région de Donetsk dans le Donbass en attendant les renforts. Des renforts qui arrivent avec parcimonie. Moscou a perdu le tiers des effectifs initialement engagés, n'a pas encore opté pour la mobilisation générale, seule à même de combler ses pertes.

ZK : Franck Alexandre. Et puis au plan international, la Première ministre finlandaise a appelé ce mardi à de nouvelles sanctions contre la Russie pour la punir de son chantage énergétique.

AC : Les ministres européens de l'Énergie se réuniront à ce sujet le 30 septembre prochain. Ils examineront les mesures proposées par la Commission européenne pour faire face à la crise énergétique. Les 27 envisagent de plafonner le prix du gaz importé de Russie. C'est ce que souhaitent plusieurs États, comme l'Italie. Mais rien n'est fait : la commission craint qu'avec une telle mesure, les fournisseurs de gaz naturel liquéfié se détournent du marché européen. D'ailleurs, la Norvège, le premier fournisseur de l'Union européenne, n'est pas favorable à un tel plafonnement. Pauline Gleize.

Le Premier ministre norvégien est certes d'accord pour avoir un « dialogue encore plus étroit avec l'Union européenne » mais, à l'issue d'un entretien avec la présidente de la Commission européenne, il s'est dit « sceptique à l'égard d'un prix maximum pour le gaz ». Oslo s'en remet aux préceptes du libre-échange en soulignant que le prix agit comme un mécanisme d'ajustement de l'offre et de la demande. L'exécutif norvégien renvoie aussi les Européens à leurs décisions passées, rappelant que ces clients avaient eux-mêmes insisté pour des contrats à prix variables plutôt que des contrats à long terme donnant plus de visibilité. Enfin, estime Jonas Gahr Store, « un prix maximum ne changera rien au problème fondamental, à savoir, poursuit-il, qu'il y a trop peu de gaz en Europe ». Cela changerait sans doute quelque chose pour les caisses de l'État norvégien. Les revenus pétrogaziers d’Oslo ont explosé, ils devraient atteindre 150 milliards d'euros cette année. Le record de l'an dernier sera donc pulvérisé. Cela commence d'ailleurs à susciter des critiques à l'intérieur et hors des frontières.  

ZK : Pauline Gleize. Et puis au moins une centaine de soldats arméniens et azerbaïdjanais ont été tués depuis lundi soir.

AC : Il s'agit des combats les plus violents depuis la guerre de 2020 entre les deux pays. L'Arménie et l'Azerbaïdjan s'accusent mutuellement d'avoir relancé les hostilités. La Russie a affirmé avoir obtenu un cessez-le-feu ce mardi matin. Mais selon la presse locale, cette trêve a été immédiatement rompue.

ZK : Allez, on passe, Anne, au football avec la Ligue des Champions qui reprend ce soir.

AC : À l'affiche notamment, l'OM qui affronte Francfort sur son terrain à Marseille. Le match compte pour la 2e journée de phase de poule.
Thomas de Saint Léger, vous êtes en direct du Stade Vélodrome et les Marseillais sont en difficulté à domicile.

Ah, c'est le moins qu'on puisse dire, Anne. 50e minute, le début de la seconde période et les Marseillais, oui, vont devoir répondre parce qu'ils sont menés sur leur pelouse du Vélodrome, ils sont menés 1 but à 0 par les joueurs de Francfort. Le but, tout à l'heure juste avant la pause, de Lindstrom, le danois de cette équipe allemande qui a bénéficié d'une partie de billard dans la surface marseillaise de 2 erreurs consécutives. D'abord d'Éric Bailly, l'ivoirien, et puis de Valentin Rongier, qui involontairement, a remis le ballon dans la course du joueur de Francfort, qui, derrière, n'a eu qu'à ajuster son plat du pied pour battre le gardien de l'OM, Pau Lopez. Les Marseillais qui sont poussés, vous l'entendez sans doute derrière moi, toujours poussés par ce 12e homme, ce public du Vélodrome, mais qui ont bien du mal à trouver la solution dans le coffre-fort allemand. Les attaquants de Marseille ont du mal à être trouvés par leur milieu de terrain. Il y a beaucoup de déchets techniques et évidemment, ça ne facilite pas la création d'occasions, d'opportunités devant le but allemand. Mais il reste du temps et pourquoi pas des changements qui pourraient changer la donne en faveur de l'OM. 52e minute, Francfort emmène au Vélodrome 1 but à 0. 

AC : Merci Thomas de Saint Leger. Et puis deux autres rencontres en cours ce soir. Le Bayern de Munich mène 1 à 0 face au FC Barcelone. Liverpool reçoit l'Ajax d'Amsterdam, le score est de 1 but partout 

ZK : Pour le moment.

AC : Enfin la mort du cinéaste Jean-Luc Godard, ce mardi. Les hommages se multiplient pour saluer le représentant de la « Nouvelle Vague », il avait 91 ans.